– Lettre de Jean-Jacques CANDELIER, Député du Nord à Alain Juppé Ministre des Affaires Étrangères et Européennes
Monsieur le Ministre,
Je suis très inquiet par le sort de notre compatriote Salah Hamouri, retenu en Israël. Il a été transféré à la prison de Shana avec une cinquantaine de prisonniers palestiniens. Sa mère nous informe qu’il souffre d’isolement. Elle est interdite de visite jusqu’au 5 novembre.
Dans le cas de Salah Hamouri, le tribunal a écrit noir sur blanc qu’il serait libéré le 28 novembre 2011. Or, suite à loi dite « Shalit », qui est appliquée rétroactivement, notre compatriote risque de purger une peine de 140 jours supplémentaires. Les dirigeants israéliens décident que les peines de prison de la "justice" militaire seraient non plus réalisées selon les années administratives mais en années civiles. C’est un revirement abominable.
Alors que de nouvelles perspectives s’ouvrent suite à la libération de Gilad Shalit, personne ne comprendrait que le Gouvernement français ne fasse rien pour la libération de notre compatriote Salah Hamouri qui, de l’aveu même des autorités françaises, n’a commis aucun crime.
Dans l’attente de vous lire et vous remerciant,
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considération.
– Réponse de Alain Juppé Ministre des Affaires Étrangères et Européennes à Jean-Jacques CANDELIER, Député du Nord
Monsieur le député,
Par courrier du 12 octobre, vous avez bien voulu appeler mon
attention sur la situation de M. Salah Hamouri. J’aimerais, en retour, vous apporter les éléments de réponse suivants.
Comme tout citoyen français, Salah Hamouri a droit à la protection et à l’attention du gouvernement de la République française et
aucun effort n’a été épargné afin d’obtenir sa libération. En 2009, le
Président de la République a personnellement demandé au Premier ministre Benyamin Netanyahou que Salah Hamouri puisse bénéficier d’une libération anticipée. Tel n’a pas été le cas et je le déplore. J’ai moi-même rencontré M. et Mme Hassan Hamouri le 2 juin à Jérusalem, marquant l’attention que portent les autorités françaises à ce dossier.
L’administration pénitentiaire israélienne a confirmé publiquement, le 26 octobre que : Salah Hamouri était libérable en mars 2012, précisant qu’aucune libération administrative n’était à attendre dans les mois prochains. Dans ce contexte, je continuerai à faire tout ce qui est
en mon pouvoir pour obtenir au plus tôt la libération de notre compatriote, à laquelle nous sommes très attachés. Les actions de la France à cet égard sont concertées avec Salah Hamouri.
Dans l’attente de cette libération que nous souhaitons anticipée,
nous continuons d’exercer notre droit de visite consulaire. Ainsi, le consul général de France à Haïfa a rendu visite à notre compatriote,le 24 octobre, à la prison de Shata où il a,été récemment transféré. Notre ambassadeur à Tel-Aviv s’y est enfin rendu personnellement le 3 novembre, pour le rencontrer et a eu un long échange avec lui.
Je vous prie d’agréer Monsieur le député, l’expression de mes
sentiments les meilleurs
Alain Juppé